Dans le monde de l’aviation commerciale, la concurrence est féroce entre les constructeurs. Depuis des décennies, Airbus et Boeing dominent le marché des avions monocouloirs avec leurs familles A320 et 737. Mais un nouvel acteur chinois, COMAC (Commercial Aircraft Corporation of China), ambitionne de bousculer cet ordre établi avec le C919, un appareil conçu pour rivaliser directement avec l’Airbus A320 et le Boeing 737-800. Cette confrontation entre le C919 et l’A320 soulève des questions sur la performance, l’efficacité et les perspectives de ces appareils sur le marché.
L’Airbus A320, entré en service en 1988, est l’un des avions les plus vendus au monde, conçu pour les liaisons court et moyen-courriers. Il peut accueillir entre 150 et 186 passagers et affiche une autonomie maximale de 6 300 km, le rendant particulièrement adapté aux vols domestiques et régionaux. Son cockpit moderne, partagé avec les autres modèles de la famille A320, ainsi que sa fiabilité éprouvée, ont fait de lui un succès commercial avec plus de 10 000 exemplaires produits.De son côté, le C919, dont le développement a débuté en 2008, représente la première tentative chinoise sérieuse pour s’attaquer au duopole Airbus-Boeing. Avec une capacité variant entre 158 et 174 passagers et une autonomie de 5 500 km, il se positionne comme un concurrent direct de l’A320. Son avantage repose sur des coûts de production potentiellement plus bas et un soutien fort du gouvernement chinois, garantissant une adoption massive sur le marché intérieur.
L’A320 bénéficie de plus de trois décennies d’améliorations continues, notamment en matière de consommation de carburant et de maintenance. La version A320neo, équipée des moteurs CFM LEAP-1A ou Pratt & Whitney PW1100G, offre une réduction de 15 à 20 % de consommation de carburant par rapport aux modèles plus anciens.
Sa compatibilité avec les infrastructures existantes et sa certification mondiale en font un choix fiable pour de nombreuses compagnies.En revanche, le C919 utilise principalement des composants et des technologies issus de fournisseurs occidentaux, comme ses moteurs CFM LEAP-1C, similaires à ceux de l’A320neo. Cependant, COMAC ambitionne de développer une version entièrement chinoise à l’avenir. Son point faible réside dans l’absence de certification de la FAA et de l’EASA (les régulateurs aéronautiques américain et européen), limitant pour l’instant son exploitation en dehors de la Chine.
L’A320 dispose d’un avantage considérable en termes de fiabilité, d’expérience opérationnelle et de reconnaissance internationale. Il est utilisé par de nombreuses compagnies à travers le monde et bénéficie d’un vaste réseau de maintenance et de support technique. Le C919, quant à lui, est encore en phase d’introduction et n’a pour l’instant séduit que les compagnies chinoises, sous l’impulsion des politiques gouvernementales.
Toutefois, COMAC pourrait à terme devenir un concurrent sérieux si le C919 prouve sa fiabilité et obtient les certifications nécessaires pour une exploitation mondiale. La montée en puissance de l’industrie aéronautique chinoise, couplée à la volonté de Pékin de réduire sa dépendance aux constructeurs occidentaux, pourrait faire de cet avion un acteur incontournable dans les prochaines décennies.
En conclusion, si l’A320 reste aujourd’hui un avion éprouvé et internationalement reconnu, le C919 représente une alternative émergente avec un fort potentiel sur le marché chinois et, à terme, mondial. Son succès dépendra de sa capacité à s’imposer en dehors de la Chine et à répondre aux exigences strictes des compagnies aériennes internationales. Airbus, de son côté, continue d’améliorer sa gamme et bénéficie d’un avantage technologique et commercial indéniable, ce qui lui permet de conserver une longueur d’avance face à son nouvel adversaire chinois.