La Réunion prend son envol : voyage à travers l’histoire de l’aéroport Roland Garros

Larissa Rahelison

C’est un lieu que tous les Réunionnais voient, mais dont peu connaissent l’histoire. L’aéroport de la Réunion — Roland Garros, point de milliers de voyages, a lui aussi parcouru un long chemin. Entre ambitions locales, enjeux climatiques et ouverture sur le monde, ce site emblématique ne cesse de se réinventer. 

Aéroport de la réunion, par Google

Un terrain d’aviation devenu une porte d’entrée sur le monde

L’histoire commence en 1929, dans le quartier de Gillot à Sainte-Marie. À l’époque, c’est une piste rudimentaire posée sur un champ, utilisée par quelques passionnées d’aviation. Il faudra attendre 1939 pour que le premier avion y atterrisse officiellement.

Au fil des années, l’aérodrome grandit, poussé par les besoins de l’île : relier la Réunion à Madagascar, à la métropole, puis au reste du monde qui, ce dernier, devient une priorité. Le site évolue, modernise ses pistes, accueille de nouveaux appareils jusqu’à devenir un aéroport symbolique et à part entière.

Un nom, un symbole fort : Roland Garros

En 1994, l’aéroport prend le nom de « Roland Garros », un aviateur né à Saint-Denis, et connu pour sa traversée de la Méditerranée en 1913. Mort au combat pendant la Première Guerre mondiale, il incarne l’audace, la modernité et le lien entre la Réunion et l’histoire de l’aviation française.
Donner son nom à l’aéroport, c’était offrir un repère à la jeunesse réunionnaise, un modèle d’excellence enraciné dans le territoire.

2024 : une aérogare nouvelle génération pour l’océan Indien

En mars 2024, une étape majeure est franchie : la nouvelle aérogare Ouest est inaugurée. Entièrement dédiée aux arrivées, elle est la première du genre en milieu tropical à fonctionner avec une ventilation naturelle, sans climatisation permanente.

Grâce à un système de circulation d’air intelligent, à des ouvertures motorisées et à une végétation intégrée, l’aérogare garantit fraîcheur et confort, tout en réduisant drastiquement sa consommation d’énergie. C’est un choix fort dans un contexte de dérèglement climatique, et un message clair : l’avenir du transport aérien passe aussi par l’innovation durable.

Un aéroport qui s’adapte à l’avenir

L’aéroport Roland Garros ne cesse d’évoluer. Un nouvel objectif est en visuel : accueillir jusqu’à 3 millions de passagers par an d’ici 2030, contre environ 2,7 millions aujourd’hui. Pour cela, les infrastructures continuent de s’agrandir :
- Salles d’embarquement repensées 
- Gestion des bagages modernisées 
- Accès facilités pour les voyageurs

Mais au-delà des chiffres, c’est une volonté claire de faire de l’aéroport un lieu fluide, agréable, accessible à toutes et tous, et dans un respect accru de l’environnement.

Un moteur essentiel pour l’île de la Réunion

Avec plus de 3 200 emplois directs et près de 19 000 emplois induits, l’aéroport est un acteur économique majeur de l’île. Il participe à la vitalité du tourisme, soutien les échanges commerciaux et offre une ouverture précieuse à une île encore éloignée des grands continents.

C’est aussi un lieu de retrouvailles de départs, de larmes discrètes et d’étreintes précieuses. Il s’agit là d’un espace de vie où chaque voyage et chaque passage porte une part d’histoire.

L’île et les ailes : un ciel tropical ouvert sur l’avenir

Il suffit de lever les yeux un instant, d’entendre le bruit sourd d’un avion dans le ciel réunionnais, pour se rappeler que l’île, longtemps isolée, a su conquérir les airs. L’aéroport Roland Garros n’est pas qu’un lieu d’arrivée ou de départ : il est la preuve tangible qu’une terre volcanique, peut bâtir des ponts vers l’ailleurs sans renier ses racines.

Son architecture évolue, ses lignes s’étendent, ses ambitions grandissent — mais toujours avec cette intelligence propre aux lieux habités d’âmes : celle de relier les gens autant que les destinations.

Aujourd’hui, il se dresse comme un symbole d’ingéniosité, de résilience et d’ouverture, ancré dans la beauté brute de la Réunion et porté par une vision durable. 

Et tandis que les avions s’élancent au-dessus de Sainte-Marie, c’est toute île qui, silencieusement, prend son envol.